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Andrew
Le Projet NéoTerra

La réunion était en plein dans le débat sur les causes de la pollution et les solutions qui étaient annoncées pour secourir la planète. Les plus grands génies étaient rassemblés ici, décidant de quel serait le sort du monde, mais ils connaissaient tous le final de cette réunion : un cuisant échec pour la terre… et l’humanité. Susan Calvin participait à cette réunion en tant que conseillère sur le domaine robotique, elle n’était pas accompagnée de son assistant car aucun spectateur inutile ne devait apprendre la solution qui serait salvatrice ou le destin funeste qui les attendait, une réunion en huis clos comme on dit.

- Nous l’avons appelé le « Projet Terra » , dit le scientifique en chef. Il consiste à Terraformer notre planète pour qu’elle redevienne viable ensuite.
- Et ? , demanda l’un des participants.
- Vous connaissez le principe de création de notre monde… ainsi de sa destruction en cours… Elle a commencé avec l’émission des polluants dans l’atmosphère, influant sur les réactifs en haute altitude. Depuis que la couche d’ozone s’est détruite, les rayons UV pénètrent l’atmosphère sans barrière protectrice et la fonte des glaces qui conservaient en son sein des gaz toxiques, se sont répandus. Les rayons dangereux ont détruit les autres « puits » ou capteurs de polluants, ce qui fait que les polluants s’étendent sans restriction.
- Venez en au fait, je vous prie , s’impatienta l’animateur.
- Oui… J’en arrive au point où la planète sera dans une phase stable où la pollution aura envahie toute la planète… et où personne ne pourra y survivre. Il vit les regards de détresse autour de lui, l’incitant à conclure pour passer à un autre point. A ce stade, le rayonnement solaire sera tellement intense que l’énergie détruira la pollution même, ce qui, dès qu’elle atteindra un seuil, fera de nouveau développer la vie végétale qui réaugmentera le taux d’oxygène, lui redonnant ainsi son taux d’origine… Mais cela prend normalement des millions d’années. Le projet consiste à sélectionner les espèces réductrices de polluant puis de les libérer après la phase de stabilisation de la pollution pour accélérer la phase de régénération.
- Et combien de temps cela va prendre…
- Si les calculs sont corrects, je dirais au moins trente…
- Trente années ???? , s’exprimèrent les dirigeants surpris par ce chiffre…
- Euh… non… 30 millénaires… 30 000 années seront nécessaires à ce que le taux d’oxygène soit bon… mais il reste le problème de la pollution restante, nous ne pouvons nous permettre de redégrader cette situation fragile…
Il y eut un brouhaha parmi les participants. Certains étaient désespérés, d’autres se montraient effarés par la situation actuelle, d’autres encore laissèrent éclater leur colère sur les dirigeants peu conciliants. Lorsque le silence se fit respecter par l’animateur, le scientifique dit calmement.
- Même si nous ne pouvons réhabiliter notre planète dans le temps voulu. J’en ai discuté avec le projet spatial. Si nous découvrons une planète à l’atmosphère proche de la Terre, nous pouvons alors « forcer » la Terraformation de celle-ci, nous donnant une planète de rechange en attendant la guérison de la Terre. Nous l’appellerons le « projet NéoTerra »
La réunion se termina tard dans la nuit. Les participants étaient épuisés. L’analyse de toutes les solutions proposées n’a abouti qu’à deux solutions viables. Le « Projet NéoTerra » en était l’une.

Comme Rikku est passée récemment, je mets cette petite anecdote ^^
Rikku
Andrew ! Je te promet que quand j'aurais finit ce bac, je lirais entièrement tout ce que tu as écrit sur ton personnage et je te dirais ce que j'en pense !

Les autres devraient faire de même
Andrew
Bon... Je n'ai pas grand chose à faire alors je continue les anecdotes...

Un moment de repos

Un paradis pour cette Terre qui devenait de plus en plus invivable. La plage était déserte. La mer bleue faisait office de fond de décors. Il faisait beau et chaud, un temps et un endroit idéal pour passer des vacances, et la famille Dalwstreet en profitait pleinement. La route avait été longue, mais Elsie avait conduit parfaitement les six heures de route. Ils avaient fait de nombreuses pauses en chemin, pour le petit déjeuner, le déjeuner, et les " pauses pipi " que réclamaient les passagers bruyants de derrière.

Bien entendu, Elsie n’en avait nullement besoin. Il conduisait, habillé très distinctement avec un képi de pilote, restant un servant très adroit et très noble. La petite Ashe s’en faisait d’ailleurs un plaisir car elle se sentait presque comme traitée en princesse par lui. Depuis quelques temps déjà, bien que les autres membres gardaient leur distance tout en respectant le rang qui les imposent, Ashe quand à elle, ne s’en souciait pas. Elle le traitait plus en tant qu’ami avec qui elle partageait ses bons et mauvais moments. Quoiqu’il arrive, elle savait qu’Elsie serait là pour la soutenir.

Sur la plage, la radio donnait les informations, les parents se prélassait sur le sable chaud, deux des petites jouaient avec le sable pour en faire des châteaux ou d’autres merveilles. Quand à Elsie, bien qu’il ait quartiers libres, il avait les pieds dans l’eau, observant le soleil et le fond de l’eau en quête d’un quelconque danger. Ashe se trouvait à peine à quelques pas de lui. Elle hésitait à venir le rejoindre. Elsie s’en aperçut :

- Vous n’aimez pas l’eau ?
- Heu… non… C’est juste que… Je ne sais pas si l’eau n’est pas polluée…
- Elle ne l’est pas.
- Comment tu le sais ?
- Je le sais, c’est tout. La mer ne serait pas aussi bleue. Quand l’eau est polluée, on le voit par sa couleur non naturel. Il y a aussi la faune et la flore marine qui s’y développent bien.
Elsie montra un banc d’alevins qui venait puis repartait. Et puis, je ne serais pas dans l’eau et je ne vous demanderais pas de venir…
La petite prit alors son courage à deux mains et rejoignit celui qui surveillait la pollution de l’eau. Quand elle arriva à lui, elle s’agrippa à sa jambe ce qui le força à se baisser.
- Voulez-vous monter sur mes épaules ? , demanda-t-il.
- Honhon… fit-elle avec un mouvement négatif de tête. Puis regardant autour. C’est calme…
- Les gens ne passent plus leurs temps de liberté vers des endroits comme celui-ci. Le voyage est bien trop onéreux, pour une probabilité de voir un endroit qui peut être pollué… Il est bien mieux de choisir les espaces aquatiques de la ville.
- Ha…

Ils restèrent comme cela un long moment. Elsie guettait toujours l’horizon tandis que la petite Ashe regardait le ciel qui virait de couleurs ainsi que le soleil qui défilait. C’est alors qu’Elsie se baissa et prit la petite dans ses bras sans prévenir.
- Nous ferions mieux de rejoindre vos parents, ils vous appellent…
- D’accord… bougonna-t-elle.
Arrivé loin de la plage, sur le sable, il la déposa délicatement tandis que les parents arrivaient avec une serviette pour sécher leur enfant.

- Partons… dit le père.
- Vous avez raison, nous ferons mieux de partir , confirma Elsie.
Il regarda encore l’horizon… La mer aussi venait de changer de couleur au loin. Dans quelques jours, la pollution allait de nouveau détruire un endroit de paix et de volupté.


Ne jamais promettre.

La scène faisait peine à voir. Jamais Elsie ne s’était trouvé aussi impuissant face à un problème auparavant, mais sa volonté était retenue pour le bien de tous,… et surtout pour elle. Des petites mains lui agrippaient fermement le bas de sa veste et les larmes de la jeune fille venaient l’entacher. Elsie la regarda pleurer tout en restant immobile, comme il avait l’habitude d’être. C’était terrible pour la famille Dalwstreet ce qui venait d’arriver, et l’avenir proche se révèlerait encore plus douloureux pour eux.

La mère d’Ashe remercia une dernière fois Susan Calvin, puis se dirigea vers sa fille pour la séparer de l’ex-serviteur, ce qui lui soutira encore plus de larmes et de cris.

- Merci à vous aussi M. Elsie. Votre présence nous réconfortait à chaque fois. C’est vraiment dommage que nous ne pouvons vous garder.
- Oui… C’est regrettable , dit Elsie.
La petite échappa à la mère pour revenir auprès du jeune homme pour continuer à se lamenter.

- Allons, Ashe ! , dit la mère en émoie. Il faut lui dire au revoir…
Elsie se baissa pour faire face au visage de la jeune fille en pleurs. Il sortit un mouchoir en papier qu’il avait dans sa poche, puis essuya le visage triste qu’il avait devant lui, mais rien n’y faisait.
- Pourquoi tu dois partir ? , dit Ashe en sanglotant. Parce que Papa est parti aussi ?
- Non… répondit-il en secouant de la tête. Je dois partir parce qu’il le faut. Ce que je devais faire auprès de vous est terminé, il est temps de nous séparer. La petite recommença à pleurer. Vous devez être forte, Mademoiselle Ashe. Les épreuves qui viendront seront dures mais vous devrez y faire face. Vous devrez alors cesser de pleurer et de montrer votre tristesse aux autres. Il regarda la mère qui revint pour reprendre sa fille et la garda fermement entre ses bras. Vous aussi, Madame. Prenez soin de votre fille, je vous prie.

Elle hocha la tête silencieusement puis remercia encore une fois les deux. La petite avait encore le visage enflé d’avoir trop versé de larmes mais elle essayait tant bien que mal de ne plus pleurer.
- Elsie !... *snif* Tu reviendras ? C’est promis ? *snif*
Le dénommé tourna le visage vers sa programmatrice, s’attendant à ce qu’elle lui donne une réponse positive. Mais il se rendait bien compte que c’était presque impossible pour lui de revenir.
- Je ne peux pas vous le certifier, mais je vous le promets, Mademoiselle Ashe.
Les deux tournèrent le dos la famille Dalwstreet et s’éloignèrent en ne se retournant pas une fois, puis ils rejoignirent l’arrêt pour le taxi. Quand Susan s’assura que les alentours étaient déserts, elle dit :
- Je n’ai jamais installé un programme disant que tu pouvais mentir.
- J’ai dit ce qu’il fallait pour ne pas blesser cette petite, c’était le mieux à faire.
- Pour elle ?... Elsie, tu dépasses mes espérances en ce qui concerne tes programmes…
- En bien ou en mauvais ?
- Je ne sais pas… Mais tu deviens déjà plus humain.
Et le taxi arriva.


Edité le 14-07-2009 à 18:09:44 par Andrew


Andrew
Voilà les deux derniers anecdotes... et tant pis pour l'autorisation de les poster. Je ne pense plus en refaire tant que le forum soit aussi désert...

Une nouvelle vie… Une nouvelle famille…

" On sonne à l’entrée !!! , s’exclama la jeune fille.
Appuyant sur l’affichage de l’interphone, le petit écran montra une dame avec un homme à ses côtés.

- Que désirez-vous ? , demanda poliment la petite.
- Je suis le Dr. Susan Calvin et voici M. Elsie. Nous sommes des amis de ton père.
Elle les fit patienter en pressant la touche " silencieux " de l’appareil et annonça les invités.
- Tu veux bien les ouvrir , répondit une forte voix venant de l’étage.
- D’accord… dit-elle à contrecœur.
Quelques instants plus tard, les deux invités toquèrent à la porte et la petite leur ouvrit. Ils entrèrent après salutation et après qu’elle leur ait gentiment proposé d’attendre son père dans le hall. Ils étaient habillés chaudement, la dame portait un chapeau en fourrure synthétique ainsi qu’un manteau noire et de longues bottes de même couleur. Elle était âgée d’après la couleur de ses cheveux et son visage ridé, mais avait une stature jeune. Elle semblait plutôt curieuse et enthousiaste, elle jetait des regards circulaires pour admirer la beauté du hall d’accueil et tentait d’anticiper l’arrivé du maître des lieux. L’homme était tout son contraire, calme et droit, son regard était fixé sur un point devant lui et immobile. Il était habillé élégamment avec un veston et un pantalon noir, un nœud papillon ornant le col de sa chemise.

Le Dr. confia son manteau au jeune homme qui le plia délicatement et le garda sous le coude.
A l’approche du père, celui-ci s’émerveilla à la vue des invités et les salua par une poigné de main, mais après qu’il ait serré celui du jeune homme, il la secoua dans le vide pour détendre ses muscles, puis s’adressa à sa fille :

- Merci ma petite Ashe, dit-il en souriant et lui caressant les cheveux. Tu peux rejoindre tes sœurs maintenant.
- Je ne suis pas petite ! , bougonna-t-elle avant de s’en aller.
- Comment allez-vous ? , demanda le docteur après que l’enfant se soit éclipsée. Désolé encore de vous le demander mais vous êtes toujours d’accord ?
- Je vais bien !... Et c’est comme nous avons convenu. Bien que ma femme ait été quelque peu réticente, elle a cédé… Puis en regardant Elsie. Alors, c’est lui… ? C’est… Elsie ? Plutôt impressionnant !
- Oui , affirma-t-elle avec un hochement de tête. Je vous le confie, il sera un parfait serviteur. Son rôle sera d’abord de vous servir, mais il apprendra auprès de vous comment les humains se comportent et copiera les mœurs dans sa mémoire afin d’agir comme tel. Mais cela doit rester secret…
- Bien sûr ! Mais comme il a été programmé par vos soins, je ne pense pas qu’il y ait un quelconque problème. Vous êtes la meilleure des roboticiennes psychologues… Et vous avez été mon professeur aussi.
- J’apprécie énormément votre participation dans ce projet. Je reste à Paris pour un temps indéterminé. N’hésitez pas à me contacter pour un incident. Le reste des affaires d’Elsie arrivera bientôt. Donc, je vous le laisse à présent.

La dame reprit son manteau qu’Elsie lui tendit, puis prit congé de M. Dalwstreet et s’en alla. Après quelques minutes de réflexion aux deux hommes à s’observer mutuellement, M. Dalwstreet eut un air satisfait et s’écria :
- Parfait ! Il est temps que nous faisions une présentation plus formelle. Chérie !!!! Les enfants !!! Venez dans le hall, je vous prie !!!
Puis quand la famille se rassembla devant Elsie, la mère entourant ses enfants un peu apeurés par l’inconnu de ses bras protecteurs.
- Je vous présente Elsie. A partir d’aujourd’hui, il sera notre serviteur, il aidera à l’entretien de la maison et toutes autres tâches pour nous aider. Soyons gentils avec lui et réservons-lui un bon accueil. Puis le regardant. Bonjour, Elsie.
Le visage du nouvel arrivant se décrispa enfin, exprimant un généreux sourire, il se pencha légèrement en avant et il s’exprima enfin depuis son arrivé :
- Madame, Mesdemoiselles, Monsieur… Bonjour ! Je suis ravi de faire votre connaissance.


Être un homme, être un serviteur…

Bien que fait de métal et d’autres matières non organiques, Elsie passait pour un humain. Les seules personnes conscientes de sa véritable identité sont les maîtres des lieux. Cela faisait près d’un trimestre qu’Elsie a été confié à la famille Dalwstreet. Elle l’avait au départ accepté avec quelques appréhensions, mais au fil des jours, Elsie était devenu un homme à tout faire exemplaire… et presque un membre de la famille Dalwstreet. Il aidait le père à organiser ses affaires judiciaires, faisait les courses d’urgence et assistait pour les repas, rendait la maison comme si elle était neuve pour le bien être de tous… Il était apprécié de toute la famille… à l’exception de l’une des filles, Ashe Dalwstreet.

Elsie raccrocha le téléphone personnel que le Dr. Calvin lui avait confié pour passer des appels. Elle lui avait dit de donner de ses nouvelles une fois par semaine seulement car elle prendrait plus d’information auprès de M. Dalwstreet, mais son point de vue sur les améliorations à apporter était toujours un plus. Il fut à ce moment appelé par une douce voix mielleuse qui lui disait de venir venant de son communicateur personnel, c’est par l’intermédiaire de cet appareil la famille Dawlstreet pouvait faire appel à ses services à n’importe quelle heure de la journée. Elsie reconnut la voix et se rendit à l’endroit indiqué. Il s’annonça à la porte et ouvrit quand on le lui ordonna. La chambre de la petite fille semblait provenir d’une scène apocalyptique, on aurait dit qu’une tornade s’était formée à l’intérieur même de l’enceinte fermée. La petite Ashe se trouvait parmi les décombres de la chambre, un sourire innocent sur les lèvres. Elle demanda avec véhémence tout en s’asseyant sur son lit défait :

- Serviteur Elsie, rangez la chambre je vous prie.

Attendant une petite seconde sur le pas de la porte, il entra, puis s’attela à la tâche confiée. Il allait plutôt rapidement, sachant sur le bout des doigts où se trouvait chaque chose, chaque objet, chacune des affaires de la petite. Ses mouvements étaient précis et ordonnés, il pliait les habits puis les entassaient sur un coin pour ensuite les descendre à la laverie, remettait les manteaux sortit avec les cintres dans la penderie, rangeait les jouets dispersés ça et là, rangeait les livres dans la bibliothèque de bureau dans l’ordre alphabétique… C’était presque comme une habitude. Il continuait à s’exécuter tout en étant observé par la petite fille qui se délectait de le voir faire quelque chose qu’il devra probablement refaire.

Alors qu’il était encore en train de ranger, la mère passa devant la chambre puis revint sur ses pas pour regarder la scène. Elle entra alors, faisant ainsi disparaître le sourire d’Ashe. Elle croisa les bras, puis appela Elsie. Celui-ci se releva et salua la maîtresse de maison.

- Elsie… Vous pouvez disposer… Prenez le linge et terminez la lessive.
- Oui, Madame, répondit le serviteur abusé.
Alors qu’il partait, il entendit la petite Ashe pester contre l’arrivé inopportune de sa mère. Elle ferma la porte et s’entretint avec elle.

- Ashe… Pourquoi fais-tu cela ?
- Faire quoi ? , dis la petite sans une once de remord.
- Donner du travail supplémentaire à M. Elsie.
- Comment ? Il travaille, c’est tout. C’est normal pour quelqu’un à notre service.
- Il est peut-être à notre service mais tu lui donnes du travail délibérément… Je sais bien que tu as mis ta chambre sans dessus-dessous pour qu’Elsie vienne la ranger. Et je ne parle pas de toutes les autres corvées que tu lui donnes, je prends pour exemple des miettes que tu répands sur le sol, de ton verre d’eau qui " miraculeusement " se reverse sur lui, et je n’oublie pas les affaires que tu mets n’importe où et qu’il doit sans cesse les remettre à leur place.
- Mais…euh… !
- Ahhhh… , soupira la mère encore en colère. Dis-moi ? Qu’y a-t-il avec lui ?
- Euh… hésita la petite avant de répondre. Je ne l’aime pas !
- Mais encore… C’est à cause de l’épisode du goûter que tu as oublié de prendre ?

La petite baissa les yeux, signe que la mère a vu juste. Elle s’assit à côté d’elle sur le lit puis dit d’un ton doux :
- Allons… Tu devrais le remercier. Tu avais oublié de prendre ton goûter avant de partir et je le lui ai demandé de te l’apporter...
- Oui mais il n’avait pas besoin de rentrer en classe, de dire qu’il était le « serviteur de la famille Dawlstreet » puis de me le donner gentiment avant de partir. J’étais… gênée… et les copains de ma classe se sont moqués de moi ensuite… Il aurait pu attendre la récréation…
- Ahhh… ? Je ne savais pas… Mais ce n’est pas une raison de lui en vouloir… Dis lui que pour la prochaine fois, il devra attendre avant de te le donner.
La petite fit la moue, elle avait serré son oreiller fermement devant elle et avait mis sa tête dessus. La mère se fit comprendre par sa fille qu’elle avait retenue la leçon et elle ne le ferait plus. Avant de partir, la petite Ashe demanda :
- Maman… Pourquoi Elsie a fait quand même tout ce que je lui demandais de faire ? C’est un robot ou il est… ?
- C’est… C’est juste quelqu’un d’obéissant ! , coupa la mère. Il fait bien son travail parce qu’il nous aime bien.
- Il nous aime bien ?, s’interrogea la petite alors que sa mère s’enfuyait presque.
La petite Ashe se leva de son lit. Puis après quelques instants de réflexion où elle fixa l’état de sa chambre, elle sourit gentiment pour elle-même et commença à ranger ses affaires. Elle fut rejointe plus tard par Elsie et ils terminèrent ensemble afin que la chambre redevienne comme avant.
Andrew
Héros anonyme d'un jour

Depuis son retour chez sa programmatrice, Elsie n’était plus vraiment surveillé. Il agissait selon son vouloir et sortait même parfois sans aucune autorisation. Il est vrai que le Dr. Calvin n’avait plus vraiment de temps à lui consacrer, elle passait même des interviews avec un reporter pour sa bibliographie. Il s’était même présenté aux voisins et à l’entourage de Susan. Il avait bien changé depuis la dernière fois… un peu plus… sociable ? Susan même se posait la question. Après tout, cela fait un bon moment qu’ils ne s’étaient pas vus.

La semaine d’après son retour, Elsie était sortit ainsi, Susan devait l’accompagner au départ mais elle resta pour un contretemps mineur avec le chef de division psychorobot, elle lui avait dit alors qu’elle le rejoindrait dans un instant. Elsie se mit en devoir d’attendre au bas des marches de l’immeuble. Le niveau de pollution était bas, donc il se trouvait que d’autres personnes se promenaient aussi tout comme lui. Il attendait en regardant les gens passer et en les saluant. Les minutes continuaient de s’écouler, Susan semblait prendre son temps pour régler cette affaire. Elsie se décida de faire un tour rapidement.

Ses pas n’était pas pressés, il se comportait comme tout humain qu’il y avait dehors. Ce n’était pas comme la première fois qu’il sortit à l’extérieur, cette fois-ci, il savait interpréter les bruits qu’il entendait, entendre le rire des autres et leur bonne humeur. Puis d’un seul coup, sans qu’il sache pourquoi, il se mit à courir, c’était plus un sprint qu’un pas de course… Il traversa alors la route, puis plongea en avant. Il attrapa alors le jeune garçon qui marchait sans faire attention et ils chutèrent tous les deux sur le trottoir. La voiture qui passait freina mais à l’évidence, si Elsie n’avait pas agrippé le petit, la voiture l’aurait heurté. Les parents étaient même présents mais n’ont pas eu le temps de comprendre. Ils se saisirent tous les deux de leur petit et remercia Elsie.

Une petite assemblé se regroupa autour des impliqués, ce qui attira encore plus de monde. Même un journaliste qui se trouvait dans les environs se rapprocha. Elsie ne voulait surtout pas attirer l’attention, mais le journaliste commença à se montrer curieux.

- Vous savez, les héros d’un jour doivent bien se faire connaître un peu… Alors ? Comment vous appelez-vous ? Vous avez de bons réflexes…
- Non… Pas vraiment… J’ai vu et j’ai accouru. C’est tout.
- C’est ainsi ? Mais dites-moi ? Comment vous appelez-vous ?
- Allons, allons… ce n’est qu’un assistant , coupa Susan Calvin.
A la vu du Dr. Calvin, le journaliste laissa de côté Elsie et s’intéressa à la robopsychologue. C’était assez inédit de la voir et elle avait plus d’importance qu’un simple passant anonyme.

A la fin, les gens partirent petit à petit, et les deux se remirent à leur marche prévue.

- Eh bien… J’ai failli avoir une crise quand je t’ai vu là-bas…
- Veuillez… accepter mes excuses… mais je l’ai fait pour…
- Pour sauver des gens… Je le sais bien… Tu obéis à la loi que je t’ai programmé, je le sais plus que quiconque…
- Veuillez quand même les accepter… je vous mets dans l’embarras.
- Possible… Je les accepte, bien entendu… Au fait, j’ai trouvé ta future famille d’accueil…
- Ah… Très bien. Pouvons-nous en reparler quand nous serons de retour ? Apprécions d’abord cette marche…
- Oui. Marchons.
Andrew
De retour chez la programmatrice

- C’est triste… dit tout à coup Elsie.
- Triste ???, s’interrogea Susan Calvin. Oh… ! Elle avait comprit qu’Elsie ne faisait qu’employer une expression humaine face à la situation qu’il venait de vivre. Que veux-tu y faire… ? Les gens meurent après tout. Tu ne peux pas les faire revivre ou changer le passé…
- Je pensais plutôt à ce qu’il advenait de cette famille… A cause du décès du chef de famille, il se trouve que les possessions doivent être partagées entre les membres. Seulement, c’est plus complexe que cela en ait l’air…
- Humhum… acquiesça la Robopsychologue. Mais ce n’est pas notre problème… Cette première famille d’accueil était parfaite pour ton "humanisation", mais les choses ne se passent jamais comme on le veut. Le pire, c’est que tu aurais pu te trouver au milieu de cette guerre familiale, et je t’aurais probablement perdu si tu ne m’avais pas prévenu en urgence.
- C’est le moins que je puisse faire… De plus, vous aviez dit que je redeviendrais votre propriété quand je ne serais plus au service de votre ami. J’estime qu’il n’a plus besoin de moi là où il est…
Le couple marchait tranquillement le long de l’avenue principale, il allait bifurquer au croisement et marcher encore quelques minutes avant d’arriver à destination. Bien qu’ils auraient pu prendre un taxi à l’aéroport, Susan refusa et préféra rester avec Elsie. Il faisait rouler sa grosse valise sur le sol et portait un sac à l’autre main. Susan n’avait pas à se soucier des bagages car Elsie était suffisamment " fort "…
- Es-tu triste, Elsie ? , demanda-t-elle soudainement.
- Je ne saurais le dire… J’avais un grand attachement pour les membres de la famille.
- Surtout pour la petite, non ?
- Je vois que vous avez bien mémorisé mes notes. Je confirme votre question à réponse évidente.
- Tu me raconteras en détail quand nous arriverons.
- Vous devriez plutôt consacrer votre temps à chercher une autre famille d’accueil pour moi. Je ne suis pas sûr d’être suffisamment "humain"…
- Ne te fais pas de mouron , dit-elle amusée.
- Nous arrivons…dit Elsie.

Elsie n'avait pas revu cette maison depuis qu'il était parti pour cette famille d'accueil, pourtant elle n'avait pas changé d'une brique... Peut-être était-ce du réconfort dû à la nostalgie des lieux, ou peut-être était-ce simplement le fait de se savoir à nouveau chez une personne qui connaisse sa réelle nature ? Quoiqu'il en soit, Elsie monta les marches avec un léger sourire.
Andrew
Pas de MP... Dois-je en déduire que mes anecdotes sont ennuyeuses ou que personne, mis à part Enora, les lise?

Quoiqu'il en soit, vous ne pourrez m'empêcher d'en faire ^^

L’héritage maudit (suite de " Le cas Nestor- 10 " )

L’ascenseur décernait directement à son bureau situé au dernier étage de l’immeuble. Il fallait une confirmation pour que les portes s’ouvrent, et seul l’occupant du bureau pouvait décider si oui ou non l’invité valait la peine de le rencontrer. La vue imprenable de la ville était ternie par les volutes de pollution mais l’air n’était pas toxique pour lui car elle provenait des filtreurs de l’immeuble. Le mobilier moderne était truffé de matériel informatique, et cela pour le confort de son occupant. Un tel luxe serait presque de l’injustice, mais c’étaient ses privilèges en tant que Directeur Général de U.S. Robot.

Ce n’était pas une affaire d’une extrême importance mais il se permit de le convoquer directement. Il attendait derrière son bureau quand le responsable de l’unité des NST défectueuses arriva. Il fixait une bien étrange décoration à côté de lui, c’était un processeur central pour robot. Bien qu’il était en état de fonctionnement et possédait des capteurs visuels et auditifs, il ne pouvait rien dire… tel un témoin muet.

- Monsieur le directeur… ?
- Ah… Vous voilà… J’ai reçu un bien étrange rapport. Il sortit des feuillets de son bureau. Cela dit... qu’une série de NST fut en retard, et la gamme des NST modifiés a été démantelée, et cela à cause d’un dysfonctionnement de l’un d’eux…
- Oui, Monsieur… Nous avons testé ces NST modifiés et il s’est révélé qu’ils étaient... plus qu’instable. Les programmes non implantés de secours aux personnes peuvent provoquer un schéma de logique électronique qui les rend…
- Violent… Dangereux...? , compléta le directeur. C’est marqué sur le rapport, pourrais-je être mis au courant au sujet des pièces détachées des robots démantelés…?
- Euh… Les parties mécaniques sont revenues au magasin mais les cerveaux… les processeurs centraux,… doivent être recyclés.
- Hum… Savez-vous combien coûte l’un de ces robots ?... Oh...! Comme vous en étiez responsable, vous devez forcément le savoir…
- Oui… Je... euh… On essaye d’amortir les coûts, mais on ne peut faire autrement.
- J’ai ici une autre information intéressante… Il semble que le Professeur Burns, qui était l’un de nos employés les plus important et qui a pris sa retraite, voudrait certaines pièces détachées et notamment… un " cerveau "…
- Mais, Monsieur, nous ne pouvons pas vendre…
- Faîtes vous vraiment tout pour amortir ces coûts ? Je vous rappelle que vous aurez bientôt votre poste permanent de directeur des Chaînes de Production… Devant le visage silencieux du responsable, il continua. De plus, c’est un scientifique, il ne va pas créer un robot, il ne fait que des expériences pour le bien de l’industrie robotique…
- Euh…Oui, Monsieur le Directeur… Néanmoins, je recommande un formatage de leur mémoire avant de rejoindre le magasin…
- Très bien… C'est vous qui voyez... Vous pouvez disposez…
Le responsable s’éloigna avec une pensée qui le fit trembler pendant la descente de l’ascenseur.
* Même si nous effaçons leur mémoire, qui nous certifie que les schémas de pensée logique s'effacent en même temps…? *
Andrew
Le cas " Nestor-10 " (deuxième partie... parce qu'il y en a une troisième... mais je vous laisse lire jusqu'à la fin... )

Un homme était assit et immobile sur une chaise. Soudain, un poids se décrocha et tomba vers lui mais fut repoussé par un champ magnétique à la dernière seconde. Cent un robots se levèrent, puis s’arrêtèrent et se rassirent. L’expérience est retentée encore et encore… Les techniciens spécialement affectés pour cette tâche mesuraient la vitesse de réaction de chaque robot. Pas très loin, dans une salle de réunion, les organisateurs s’étaient rassemblés.


- On perd du temps , s’écria le responsable d’US Robot.
- En effet , confirma Susan Calvin. Nestor – 10 falsifie délibérément ses réactions pour paraître comme les autres. Ce qui me préoccupe maintenant, c’est le fait qu’il agisse de cette manière…
- Pourquoi cela ? , s’étonna l’un des membres de la réunion.
- Plus que l’ordre qu’on lui a donné, ses actes montrent clairement qu’il veut montrer sa supériorité par rapport à l’espèce humaine, ce qui est plus qu’anormal. Et comme il est conscient des pièges que nous lui tendons, il rit de nos actions pour le retrouver et prend plaisir à le faire… Son instabilité s’accroit exponentiellement…
- A ce rythme, on ferait mieux de prendre la " solution facile " , murmura M. Burns.
- Je nierais vous avoir entendu Professeur… énonça le responsable. Que fait-on ?
- On corse le teste , dit le Dr. Calvin. On va tendre des câbles électriques entre eux et la cible. Si les programmes installés de secours aux humains sont corrects, les autres robots se jetteront au devant de la destruction, mais notre robot, qui ne le possède pas, ne bougera pas.
- Hey !! Et s’ils vont toucher les câbles ??? Je ne vous laisserai pas détruire les autres robots pour…
- Ne vous faîtes pas de souci , interrompit la robopsychologue. Un système arrêtera le courant en cas de contact, mais nous ne leur dirons rien, bien entendu....
- Que les techniciens mettent les préparatifs, nous ferons l’expérience ce soir.
Et la réunion se termina.

Un homme était assis et immobile sur une chaise. Soudain, un poids se décrocha et tomba vers lui mais fut repoussé par un champ magnétique à la dernière seconde. Le Dr. Calvin hurla d’horreur à la fin de ce test. Cent un robot restèrent bien sagement assit dans leur chaise alors qu’un homme venait de courir un danger.

Susan Calvin appuya sur le bouton de convocation. Tout de suite après, un robot NST entra.

- Vous êtes le numéro 36 de la file d’attente ?
- Effectivement , dit le robot.
- Asseyez-vous et répondez à mes questions. Elle attendit que le robot prenne place pour continuer. Etiez-vous présent lors du test ?
- Oui, madame.
- Un homme s’est trouvé en danger lors de ce test, vous savez ?
- Oui, madame.
- Et par votre inaction, il aurait pû être grièvement blessé.
- Oui, madame.
- Pourquoi vous n’avez rien fait ?
Le robot semblait visiblement désorienté.
- Madame, dans cette situation, l’humain en question était menacé par le poids qui chutait sur lui. Cependant, il se trouvait que des câbles électriques tendus entre l’humain et notre position rendaient le sauvetage impossible. Nous nous serions détruits en tentant de le secourir mais nous n’aurions pû le faire. Seulement, à l’avenir, grâce à notre existence, un autre humain pourrait être sauvée.
- Vous voulez donc dire que vous choisiriez de laisser l’homme mourir plutôt que d’occasionner la votre en plus.
- C’est tout à fait exact.
- Comment vous est venu ce choix ?
- L’un de nous a fait cette remarque quand nous étions ensemble.
- Qui ? demanda le Dr. Calvin.
- L’un de nous, on ne l’a pas vraiment détaillé…
- Vous pouvez partir.
Au départ du robot, Susan soupira, c’était le 36ème témoignage identique. Il y avait quelques variantes mais l’idée était la même. Elle regarda la glace sans teint de la salle d’interrogatoire et dit dans un ton de lassitude à ces interlocuteurs de l’autre côté :
-Que fait-on ?


Comme Enora est la seule ( avec moi ) pour animer ce forum, elle seule aura donc la fin de cette anecdote. Pour les autres, ils devront lire le bouquin (que je vous recommande d'ailleurs), ou de me MP forum.
Voilà... j'ai poussé mon coup de gueule...
Andrew
C’est une histoire tirée du livre « Les robots » d’Isaac Asimov. Je vous conseille de lire ses oeuvres, ils sont frais et agréables à lire.

Le cas " Nestor-10 " (première partie)

Susan Calvin fut convoquée par les responsables d’US Robot. C’était rare qu’elle le soit car le leader de l’industrie robotique ne faisait appel à elle qu’en dernier recours, quand tout espoir semblait perdu. Accompagnée par le célèbre roboticien M. Burns, elle fut très vite informée de la situation, ce qui la mit de mauvaise humeur :
- Vous dites que certains robots de la série NST sont… non-conformes à la réglementation ?
- Oui… dit le responsable. Nous les utilisions dans des laboratoires de recherche sur l’énergie, et les rayons gamma étaient le problème majeur.
-Les rayons Gamma… ? , s’interrogea le professeur Burns. A une faible dose, ils sont inoffensifs pour l’homme mais ils détruisent irrémédiablement les cerveaux des robots.
- En effet, nos chercheurs sont soumis à ces rayonnements, mais à un faible niveau. Comme les robots d’aujourd’hui ont des programmes prioritaires visant à sauver les personnes, ils allaient à leur propre destruction en allant les secourir. Ce qui fait que nous avons décidé de créer des androïdes d’assistance qui sont programmés pour ne pas… " secourir les personnes en danger ".
- Et ? , commença Susan.
- Et… l’un des chercheurs s’est emporté et a demandé à Nestor-10, son assistant de… euh… " d’aller se perdre "… cita le responsable. Ici, nous avons une centaine de robots NST conformes… et parmi eux se trouve Nestor-10, le NST modifié… Si jamais cela devait se savoir, nous risquons beaucoup…
- Détruisez les robots , conseilla alors la robopsychologue.
- Non ! , s’indigna le responsable. Ces robots sont commandés par notre client et sont sur le point d’être livrés… Nous devons trouver rapidement un moyen de démasquer Nestor-10 sans détériorer les autres, et cela rapidement… C’est ce pourquoi on a fait appel à vous.
- Ce n’est qu’un robot… murmura M. Burns. En quoi le laisser pourrait nuire ?
- Indemniser les tiers, rappeler la gamme NST, perdre la confiance des clients… énuméra le responsable.
- Même pire…! , dit Susan froidement. Ce robot se moque de nous et nous ment volontairement. Il veut ainsi faire valoir sa supériorité par rapport à l’espèce humaine… Qui sait ce qu’il pourrait faire d’autre ?… Je pense que vous avez laissé le programme qui dit qu’il ne doit pas blesser un humain, mais imaginez qu’il pousse un rocher du haut d’une colline et que ce rocher tombe sur des habitations. Il pourra mettre ces morts sur le compte de la gravité… donc tuer indirectement. Devant les visages blêmes du responsable et de M. Burns, elle continua. Nous devons le retrouver… Et pour ça, il nous faut le distinguer des autres. S’il n’est pas programmer pour sauver les personnes en danger, alors mettons-les en situation où une personne sera en danger…
- Le NST qui ne bougera pas pour le sauver sera Nestor-10 ! , finit le responsable.
- Je l’espère… dit Susan.
Andrew
Pour la saint Valentin... ou pas.

Deuxième leçon suite de " Première leçon d’amour à un sans cœur "

Susan Calvin ouvrit doucement les yeux. Il faisait jour, et jugeant de la luminosité de sa chambre, elle pouvait dire qu’elle avait fait une grasse matinée. Elle sortit de sa chambre et alla se préparer puis se rendit dans la cuisine où le déjeuner l’attendait. Comme à l’accoutumé, Elsie l’avait préparé et avait disposé le journal à côté pour qu’elle puisse le consulter. Elle le remarqua un peu en retrait, attendant patiemment qu’elle se mette à table et termine pour pouvoir débarrasser. Elle lui dit alors :

- Elsie ? As-tu déjeuné ? Elle se doutait de la réponse qu’il allait dire mais elle devait quand même s’en assurer.
- Je n’ai nullement besoin de " manger ". Si vous voulez savoir si je suis apte à être fonctionnel cette journée, sachez que je me suis " nourri " hier soir… dit-il en mentionnant son niveau énergétique.
- Non, je fais bien référence à " manger de la nourriture "… Allons, prend un plat et installe toi.
Avec obéissance, Elsie s’empara d’une assiette et de couverts, puis s’installa en face de sa programmatrice. Les deux individus mangèrent pour la première fois ensemble. Bien que l’atmosphère fût pesante, elle engagea alors la conversation.
- N’y a-t-il aucun sujet dont tu ne veuilles pas discuter ?, demanda-t-elle.
- Il y a un, répondit-il calmement après avoir avalé sa bouchée. C’est au sujet du sentiment que l’on nomme " amour ".
Le Dr. Calvin fit une légère grimace : hier soir était un sujet qu’elle ne désirait pas aborder, mais qu’Elsie revienne dessus implique qu’elle ne pouvait probablement plus le fuir. Elle continuait d’écouter.
- L’amour… Est-ce uniquement un sentiment qui pousse les humains, ou les êtres vivants en général, à se rapprocher ? , continua Elsie sans se soucier de ce qu’elle pouvait ressentir. Ou alors, un sentiment qui naît lorsque deux êtres se sont déjà rapprochés ?
- Ces deux situations font apparaître l’amour , dit-elle fièrement. Il en a encore beaucoup d’autres, mais ce sont les principales…
- Alors il me semble que je vous aime, Dr. Calvin , coupa Elsie.
Susan lâcha sa fourchette, qui tomba sur le plat avec un tintement du diable. Elle afficha une mince étonnée face à l’expression qu’avait employé Elsie. Mais ensuite, elle sourit car elle venait de comprendre.

- Ce… Ce n’est seulement qu’un sentiment d’amitié entre une programmatrice et son outil de travail. L’amour entre … entre nous… est trop faible pour être considéré comme de… " l’amour ".
- En effet, il ne faut pas se méprendre la dessus.
- C’est bien… dit-elle avec soulagement. Mais tu devrais faire plus attention aux termes que tu utilises, cela prête à confusion. Puis pour elle-même. * Un nouveau programme m’attend pour lui… *
Susan reprit sa fourchette avec aigreur et une pointe irritation. Elsie devenait trop imprévisible… En clair, il devenait trop humain à son goût…
 
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